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Lactalis dit haut et fort sa poursuite des investissements en France

En Ille-et-Vilaine, le site de l’Hermitage dépend de la division beurres et crème de Lactalis France. Elle réalise un chiffre d’affaires de 600 M€. Au centre, Jean-Marc Bernier, DG de Lactalis France, entouré des deux directeurs de la division Eric Rouello (à gauche) et Grégoire Dattin, des deux directeurs d’usine Lucas Geffroy et Rudy Gonzales, et de Fabien Choiseau, directeur des approvisionnements Lait France (à droite).

Le groupe lavallois annonce un plan d’investissement de 1 milliard d’euros sur ces cinq prochaines années. Il a augmenté le prix de base conventionnel de près de 10 %, selon notre observatoire.

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Non, malgré son plan de réduction de la collecte de 450 Ml d’ici à 2030, Lactalis ne se désengage pas de la France. C’est le message qu’a voulu faire passer le groupe hier, lundi 15 septembre, à la veille du Space de Rennes (Ille-et-Vilaine). Il a organisé une conférence de presse sur son site de crèmes et de laits UHT et pasteurisés à L’Hermitage. Il achève cette année un budget de 200 M€ sur ses sites industriels et veut poursuivre sur cette lancée. « Nous prévoyons 1 milliard d’euros sur les cinq prochaines années dans la modernisation des sites, notre politique RSE, l’innovation de produits, la formation des salariés, etc. », déclare Jean-Marc Bernier, directeur général de Lactalis France. « Quinze pour cent sont consacrés à la décarbonation, précise-t-il. Cela représente 30 M€ en 2025. »

L’usine de L’Hermitage collecte 170 Ml auprès de 233 producteurs dans un rayon de 25 km. Elle fabrique 100 Ml de crème, 80 Ml de lait UHT et 20 Ml de lait pasteurisé grâce à ses 15 lignes de conditionnement. Elle emploie 340 salariés. (© C.Hue)

Avec 5 M€ par an de modernisation ces quatre dernières années, 2 M€ de projets RSE (responsabilité sociétale des entreprises) en 2023 et 2024 et 5 M€ prévus pour les cinq prochaines, le site de L’Hermitage fait partie du dispositif lavallois. « Le nouvel atelier de préparation des laits, avec désormais les ingrédients en big bags pour éviter les ports de charge, la mise en place des bouchons attachés sur les bouteilles de lait Lactel, une nouvelle station d’épuration et la modification de l’entrée de la laiterie pour supprimer son accès dans le centre bourg sont les principaux investissements réalisés ou sont en voie d’achèvement », détaille Lucas Geffroy, le directeur de l’usine.

Ventes en hausse dans un marché qui stagne

À ce programme s’ajoute la promotion des produits qui se chiffre à 100 M€ en 2025. « Nous lançons chaque année une centaine d’innovations », reprend Jean-Marc Bernier qui pointe avec satisfaction la progression des ventes de 1,4 % en volume sur le premier semestre 2025, contre une baisse de 0,3 % de produits laitiers français sur la même période. « Nos ventes sont stables en beurre, crème et ultrafrais. Nous reculons de 0,4 % en lait de consommation alors que le marché est à -3,2 % et, surtout, nos ventes progressent plus que le marché en fromages : + 4 % contre + 2,7 %. » Le DG de Lactalis France s’inquiète néanmoins de l’intention des GMS françaises de délocaliser les négociations tarifaires françaises à l’étranger, à l’instar de l’enseigne Leclerc via sa centrale d’achat européenne Eurelec. « Les négociations échapperaient à l’application de la loi Egalim », alarme-t-il.

Hausse du prix de base moyen de 42 €/1 000 l

Côté approvisionnement, Lactalis France enregistre une hausse de sa collecte depuis quelques mois à laquelle il ne s’attendait pas. Encouragés par la hausse du prix du lait (+ 41,48 €/1 000 l du prix de base moyen 12 mois de septembre 2025 par rapport à septembre 2024), ses quelque dix mille livreurs appuient sur le champignon. « Cela nous oblige à fabriquer plus de beurre-poudre », confie Fabien Choiseau, directeur des approvisionnements en lait France. Malgré la dénonciation de 290 contrats de producteurs dans le Grand Est et le Grand Ouest, le mix-produit – qui participe au calcul du prix du lait – reste pour l’instant à 50 % de PGC France, 20 % de PGC export et 30 % de produits industriels. « Il faut d’abord que le plan de réduction des volumes s’accomplisse pleinement. » Parallèlement, le groupe a versé 6 M€ depuis le début de l’année aux producteurs engagés dans sa démarche Culture lait pour une prime d’au maximum 4,50 €/1 000 l. « Courant 2026 démarrera un deuxième programme avec un client qui souhaite cofinancer avec nous le coût de la transition écologique des exploitations », indique Fabien Choiseau, qui n’en dit pas plus. Il organise depuis quelques mois des visites d’usines pour les producteurs. Sans doute est-ce une façon de cultiver la relation avec ses livreurs, ébranlés par la rupture des contrats.

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